Le leader historique souffrait depuis deux ans d'un cancer du colon, il s'est éteint ce mercredi 14 février soir dans un hôpital de Johannesburg. Son décès a été annoncé sur Twitter par le vice-président de son parti, le MDC.
Pendant plus de quinze ans, Morgan Tsvangirai a symbolisé la lutte contre Robert Mugabe. L'opposant n'aura survécu que trois mois après la démission du père fondateur du Zimbabwe.
Son combat a d'abord été syndical. Fils de maçon, Morgan Tsvangirai s'était tenu à l'écart de la lutte armée. Mais après l'indépendance, il a gravi tous les échelons syndicaux. Devenu secrétaire général du congrès des syndicalistes zimbabwéens en 1988, il fait son premier séjour en prison l'année suivante. A l'époque, il est accusé par le régime de Robert Mugabe de travailler pour les services sud-africains. Quelques mois après avoir fondé son parti, le Mouvement pour le changement démocratique, Morgan Tsvangirai confirme son statut d'opposant sérieux en 2000, puisqu'il arrache le non à un référendum qui devait renforcer les pouvoirs de Robert Mugabe. Le MDC devient cette année-là la deuxième force politique du pays, talonnant de près la Zanu-PF aux législatives.
Malgré les passages à tabac, les emprisonnements, Morgan Tsvangirai sera de toutes les présidentielles. En 2008, il sera même vainqueur au premier tour mais renonce à concourir au second tour pour préserver ses partisans d'une répression sanglante, dira-t-il. En 2009, il accepte même de devenir Premier ministre. Le pays est alors plongé dans une crise sans précédent, avec un taux d'inflation de plus de 1600%. La cohabitation durera cinq ans et laissera l'opposant affaibli politiquement.
RFI